LMA 72


Roland Lothe à 97 ans est le plus vieux licencié de France !

Publié le 20 mars 2017

Roland Lothe, 97 ans est licencié au LMA 72 et le plus âgé de la Fédération française d’athlétisme.

Roland Lothe à 97 ans est le plus vieux licencié de France !

D’abord, saviez-vous que vous étiez le doyen des athlètes français ?

Pas du tout, c’est vous qui me l’apprenez, personne ne me l’a jamais dit avant ! Mais vous avez bien cherché ? Vous êtes certain qu’il n’y a pas plus vieux que moi ?

Certain. La Fédération française d’athlétisme a enquêté, et c’est bien vous…

Bah, c’est très, très flatteur. J’en suis fier. Pour une fois que je gagne un titre (rires) !

Justement, racontez-nous à quoi ressemble la semaine d’entraînement d’un athlète de 97 ans.

Vous savez, on est loin d’une préparation olympique. Mais disons que je m’entretiens. À mon âge, je n’arrive plus à courir, alors je fais de la marche nordique, une fois par semaine, avec les copains du « LMA 72 », le club du Mans où je suis licencié. Là encore, c’est moi le doyen. J’y vais chaque mardi. La séance dure 1 heure 30, et elle a lieu dans le bois de Changé. Les bons jours, j’arrive à faire un peu plus de 5 kilomètres. On me voit arriver de loin, avec ma petite foulée tranquille, je prends le temps, pas besoin de chrono. À 97 ans, rien ne presse désormais.

Roland Lothe fait de la marche nordique, une fois par semaine, avec le « LMA 72 », le club du Mans où il est licencié. (Photo : LMA 72)

Et à la maison ?

À la maison, je fais des exercices trois ou quatre fois par semaine. Des étirements, des assouplissements. Les genoux, les coudes, le dos aussi. Ça me fait penser qu’il faudrait que je me remette aux pompes. Je pouvais en faire une vingtaine il y a encore quelque temps. C’est simple, le sport, ça me rend heureux. Voilà tout. Ça me fait sentir que je suis encore bien vivant.

Mais comment arrivez-vous à tenir ?

C’est naturel chez moi. J’ai toujours eu une vie saine. Je mange beaucoup de légumes, il y a des fruits et de la salade sur la table à chaque repas. Je pèse 67 kg, c’est mon poids de forme depuis un demi-siècle. Regardez, je n’ai pas un poil de graisse. D’ailleurs, il paraît que je ne fais pas mon âge, mais plutôt vingt ans de moins. Vous trouvez ?

Est-ce que vous avez toujours fait du sport ?

À peu près toujours, oui. J’ai commencé l’athlétisme jeune. Et puis à 30 ans, j’ai dû arrêter à cause du travail, je n’avais plus le temps. J’ai fait toute ma carrière dans l’aéronautique, je dessinais des moteurs d’avion. À ma retraite, en 1979, j’ai décidé de reprendre le sport, et je me suis mis à la plongée sous-marine. C’est dommage que ça ne passe jamais à la télé, parce que c’est bien comme discipline.

Il est le plus âgé du groupe. « Je ne suis pas toujours le dernier ! » (Photo : LMA 72)

À la place, que regardez-vous ?

Le handball et l’athlétisme. Moins le football, sauf les matches internationaux. Au fait, je vous ai dit que j’ai eu la chance de voir courir Alain Mimoun en vrai ? Lui, c’est un athlète qui m’a marqué. Il y a Guy Drut aussi. Quel talent ! Moi j’étais surtout doué pour les cross courts.

Et le marathon ?

Jamais, jamais. Trop long, trop dur !

Justement, votre corps ne vous fait pas trop souffrir ?

Bon, vous répondre non, ce serait mentir. Disons qu’il y a des endroits où ça coince un peu plus que d’autres. Mais globalement, ça va. Ah si, il y a la vue, c’est de pire en pire. Heureusement que je ne fais que marcher maintenant. Je ne peux pas voir à plus de cent mètres (rires) !

Avez-vous du matériel spécial ?

Aucun. C’est du standard partout. Il faudrait d’ailleurs que je pense à changer mes chaussures. Elles commencent à dater. Si je me souviens bien, je dois les avoir depuis une bonne dizaine d’années. Si ce n’est pas plus !

Qui vous les achète ?

C’est moi ! J’ai mes habitudes, je vais chez Décathlon. J’essaie une paire, et quand ça ne va pas, je file trouver le vendeur.

(Photo : Capture d’écran)

Personne de votre entourage ne vous dit d’arrêter ?

Mais pour quoi faire après ? J’arrêterai quand l’accident fatal arrivera. En attendant, je continue mon sport. Venez me voir le mardi dans le bois de Changé. Je ne suis pas toujours le dernier !

Le phénomène des sportifs plus tout à fait très jeunes a pris de l’ampleur ces dernières années. À petites foulées ou à grandes enjambées, les Français sont de plus en plus nombreux à ressortir le short et les tennis, passé un certain âge. En athlétisme, où l’on est considéré vétéran à partir de 40 ans, ils sont aujourd’hui plus de 100 000 licenciés. « Leur nombre a triplé en dix ans, calcule Jean Thomas, le responsable de la commission nationale vétérans au sein de la Fédération française d’athlétisme. Cela s’explique par le fait qu’on ait plus de temps libre, qu’on vive plus longtemps aussi. Chacun y trouve des bienfaits physiques, mais aussi mentaux. »

 

Source OUEST FRANCE

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