LMA 72


Les Lésions musculaires

Rappel anatomique.

 

Un muscle s’organise sur plusieurs niveaux. Tout d’abord, on retrouve les fibres musculaires, constituée par les cellules musculaires striées squelettiques. C’est l’unité contractile du muscle. Chaque fibre musculaire est entourée par une membrane, l’endomysium. Les fibres musculaires sont ensuite regroupées en faisceaux. Chaque faisceau est entouré d’une nouvelle membrane, le périmysium. Enfin tous les faisceaux sont entourés par une enveloppe, l’épimysium, qui forme l’enveloppe extérieur du muscle.  

 

 

Ces trois membranes, ou tissus conjonctifs ou de soutien, sont essentielles dans la vascularisation, l’innervation et la régénération de chaque muscle.

 

Epidémiologie.

 

Chez le coureur à pieds, les muscles les plus touchés seront les ischio-jambiers, le triceps sural (mollet), le droit fémoral (chef superficiel et central du quadriceps) et les adducteurs.

 


Mécanisme lésionnel et classification des lésions musculaires.

 

On distinguera deux types de mécanismes lésionnels, l’un extrinsèque, l’autre intrinsèque.

 

Le mécanisme lésionnel extrinsèque classique est la béquille. Il s’agit d’un choc direct, brutal, violent sur le muscle qui entraine un écrasement des fibres musculaires et la constitution d’un hématome. Il sera accompagné d’une impotence fonctionnelle immédiate avec une douleur très vive.

 

Le mécanisme lésionnel intrinsèque correspond à un défaut dans la régulation de la tension musculaire (relation agoniste-antagoniste), généralement lors d’un geste brutal. C’est classiquement le cas du claquage musculaire aux ischio-jambiers lors d’une accélération brutale.

 

On classera les lésions musculaires selon la classification de Labareyre [1], qui même si elle n’est pas la plus précise, offre l’avantage d’être la plus compréhensible au quotidien.

 

Ø  Stade 0 : la courbature. La fibre musculaire sera lésée mais de façon réversible en quelques heures à quelques jours.

Ø  Stade 1 : l’élongation ou contracture. Les fibres musculaires sont touchées de façon irréversibles, mais en petit nombre et sans atteinte des tissus conjonctifs de soutien. La récupération se fera en 8 à 10 jours.

Ø  Stade 2 : la déchirure. Un nombre plus important de fibres musculaires est touché, toujours de façon irréversible, mais avec cette fois une atteinte associée des tissus conjonctifs de soutien. La récupération se fera entre 3 et 6 semaines.

Ø  Stade 3 : la rupture. Il y a rupture complète dans la continuité du muscle ou désinsertion. Récupération entre 4 à 6 mois.

 

La détermination du stade lésionnel se fait à la fois sur des éléments cliniques (douleur, impotence fonctionnelle, déformation, …) mais aussi échographiques.

 

 

Conduite à tenir.

 

Tout d’abord, il faut arrêter l’activité sportive immédiatement.

On veillera à placer la personne au repos dans les conditions suivantes :

·         Le membre lésé placé plus haut que le thorax.

·         Dans une position confortable et sans douleur.

On associera un glaçage immédiat et un bandage légèrement compressif dans le but de limiter le saignement.

Après quoi, l’appui sur le membre lésé pourra être nul en fonction de la douleur ressentie.

 

Dans tous les cas, une consultation médicale sera nécessaire afin de pouvoir déterminer le stade exact de la lésion et les soins qui en découleront. Cela pourra aller de la simple période de repos pour des courbatures jusqu’à la chirurgie dans les cas extrêmes (rupture du tendon d’Achille ou du tendon quadricipital). Pour une élongation ou une déchirure, un repos ainsi que des soins de kinésithérapie pourront se révéler nécessaires.

 

[1] Labareyre (de) H., Roger B., Thelen P. évaluation des lésions musculaires récentes du membre inférieur : clinique et imagerie Panorama en traumatologie du sport Paris: Masson (2002).

 

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