LMA 72


Les aponévrosites plantaires

 

Les aponévrosites plantaires


 

  • Rappel anatomique

L’aponévrose plantaire superficielle, aussi appelé fascia plantaire, s’étend du calcaneum en arrière jusqu’aux têtes des métatarsiens en avant. Cette aponévrose est une structure fibreuse riche en eau, en collagène, en fibres élastiques et en protéines conjonctives. Cette composition lui confère à la fois de la solidité et une certaine élasticité. On lui distingue 3 faisceaux : latéral (L), central (C) et médial (M). Chaque faisceau s’affine et s’élargie au fur et à mesure qu’il s’éloigne du talon et le faisceau central se termine en 5 bandelettes destinées chacune à un métatarsien.


Elle a pour but de séparer les muscles plantaires superficiels du panicule adipeux plantaire (rôle anatomique). Elle sert également, de par sa solidité et son élasticité, à soutenir l’arche médiale du pied tout en lui apportant des capacités d’amortissement et de propulsion (rôle fonctionnel).

  • Physiopathologie


L’aponévrosite plantaire, aussi appelée fasciite plantaire, résulte donc de l’inflammation de cette aponévrose. Elle fait suite à une hyper-sollicitation ou des chaussures inadaptées, qui vont créer des micro-lésions tissulaires. Le tissu va alors se retrouver désorganisé avec parfois l’apparition de calcifications pouvant aller jusqu’à la constitution d’une épine calcanéenne. Cette dernière sera alors localisée sur l’insertion calcanéenne de l’aponévrose.  

À noter que l’aponévrosite plantaire peut être favorisé par un pied creux/plat, mais aussi par une surcharge pondérale ou un diabète.

 

  • Signes cliniques

 

L’aponévrosite plantaire se manifeste par une douleur vive que l’on retrouve sous la voûte plantaire, en avant du talon. Elle survient généralement le matin lors des premiers pas ou après une station assise prolongée, lors d’une station debout prolongée, ou suite à un effort physique. 

À l’échographie, on peut retrouver un épaississement de l’aponévrose plantaire pouvant aller jusqu’à 7mm contre 3mm normalement.

À la radiographie, on peut voir apparaître des calcifications isolées, mais également une épine calcanéenne. Cette dernière ne signe pas la douleur, mais témoigne de l’aspect traumatique de la contrainte mécanique.

 

L’évolution peut aller de la persistance de la douleur avec une augmentation de l’impotence fonctionne, jusqu’à la rupture si aucun soin n’est apporté. Elle n’est donc pas à négliger !

 

  • Conduite à tenir

Le premier traitement consiste en un repos relatif, c’est à dire un arrêt des activités après lesquelles la douleur se manifeste.

Il est tout à fait possible de glacer la zone douloureuse, 20min 2 à 3 fois par jour, toujours en protégeant la peau avec un linge (cf l’édito sur le bon usage de la physiothérapie). On peut également faire des massages de la voûte plantaire avec une bouteille d’eau gelée que l’on fera rouler avec le pied.

On peut compléter ces massages par des étirements du mollet afin de redonner de la souplesse à la chaîne fonctionnelle mollet-aponévrose plantaire.

Si malgré ces premiers soins, la douleur persiste dans le temps, une consultation médicale sera nécessaire afin de mettre en place un traitement anti-inflammatoire, de prescrire un traitement de masso-kinésithérapie et/ou de faire un bilan avec un podologue.

Jérôme Bellanger Kinésithérapeute

 

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